Antoine avait suivi Guillotine, puis, rapidement, avait repéré des éléments déjà mémorisés lors de ses heures de « promenade » destinée à relever le maximum de renseignements.
La jeune femme les entraînait vers le système de commandes à mécanique asservie du dirigeable.
Antoine regarda rapidement aux alentours : pas un machiniste ou homme d'équipage dans les environs...
« Ouais, c'est comme au Ministère ici, tout le monde s'agite, mais personne ne se trouve au bon endroit au bon moment ! Och Erme ! (1)»Il sortit donc de sa pochette ventrale, dissimulée sous son gilet, son tournevis à lames multiples et entreprit de dévisser les écrous du capot...
Une rapide inspection lui macula les doigts d'une graisse noirâtre, mais à première vue, de ce côté tout était parfaitement en ordre. Il remit le capot en place et réfléchit quelques instants...
« Ces bielles transmettent les ordres de manœuvre à ces engrenages et à cette vis sans fin... Bon, donc, de ce côté, on va vers la Passerelle de commandement et le poste de pilotage... alors... il faut aller... dans la direction de ces cordes à piano : par là ! Et faire attention à ce qui pourrait les coincer... »« Par là »... c'était un passage étroit à travers des traverses et poutrelles métalliques, puis les cordes disparaissaient hors du zeppelin... Il leur faudrait se contorsionner puis trouver une trappe donnant accès à l'extérieur ! Absynthe ne passerait jamais ! Quant à lui...
« Podferdek, Tôône, als gâ frette, t'es bekans niks ! (2) Je commence à regretter d'avoir tant mangé ces derniers jours ! » (1) : "Oh, pauvre !" exclamation bruxelloise marquant une certaine pitié condescendante
(2) "Bon sang, Antoine, quand tu "bouffes" toi, c'est presque rien !"